Huit conteneurs sont disposés le long de la principale artère de circulation du campus, sinueuse dans sa partie récente, rectiligne dans sa partie ancienne. Ils marquent l’entrée qui fait face au quartier de la Krutenau et celle plus imposante du boulevard de la Victoire. Chaque conteneur est le réceptacle d’une œuvre : deux mosaique de LAb[au], modules de dalles animées proches dans leurs formes des œuvres d’art cinétique et des constructions de Théo van Doesburg ; le WALKING Cube erratique et dansant de 1024 Architecture ; Rain is Silent, dessins manipulés et lavés de Nicolas Schneider, tirés de ses carnets de croquis réalisés sur ses trajets entre Rhin et campus ; le jeu d’anamorphose sur l’image de la Faculté de droit, Anarchitecture d’Olivier Ratsi ; la version strasbourgeoise de la série Rush Hour d’Antoine Schmitt ; Data Decay, l’installation de Pierce Warnecke, transformation audiovisuelle des données générées par la ville de Strasbourg ; la restitution des images enfouies dans notre mémoire, Cinéma perpendiculaire de Julien Maire. Dans un neuvième conteneur, les étudiants de l’INSA voisin exposent les travaux réalisés lors d’un workshop mené notamment avec l’intervention de Christophe Greilsammer (Cie L’Astrolabe) et Ramona Poenaru (Cie Des châteaux en l’air).
D’autres œuvres se croisent au gré de la déambulation : Utopia, l’île virtuelle générée par la sculpture de Jennifer Caubet qui aspire le visiteur hors du reste de l’univers connecté ; le chariot ADN de Moonlight Sonata et Flo, système de diffusion sonore nomade autonome énergétiquement ; le SONar, cabine mobile de captations sonores de l’association Horizome. Le collectif MU propose Dérivée partielle d’une fonction, une création de Yoko Fukushima et Rodolphe Alexis, parcours de bulles sonores posées sur le campus à pénétrer en déambulant avec l’application SoundWays.
À la Maison interuniversitaire des sciences de l’homme (Misha), ce sont les œuvres de Thierry Fournier, Ecotone, paysage en 3D émanant des redondances du désir captées sur Twitter, Dominique Kippelen et Topografia de uma cidade grande, sa ville de bois et de céramique sculptant l’écho de la cité dans l’imaginaire des publics croisés, William Mauraisin et ses portraits urbains intimes dans Tranches de ville et les Wjing des étudiants strasbourgeois autour de la question « quelle ville sommes-nous sur Internet » réalisés sur WJ-S. Au rez-de-chaussée sont présentées les maquettes réalisées par les étudiants de l’ENSA Paris-Belleville suite à un workshop au Port du Rhin.
Quatre réalisations apparaissent à la tombée de la nuit : sur l’Institut de recherche mathématique avancée, la projection d’images d’archives du fonds Jean Albert, collectées par l’association MIRA, qui donnent à voir les Jeux Esplanadiens organisés dans les années 60, résurgences du passé de ce quartier si proche du campus ; un mapping du collectif AV-Exciters réalisé sur la façade de la Faculté de droit ; l’œuvre participative d’Antoine Schmitt City Lights Orchestra, symphonie lumineuse pour fenêtres jouée sur le campus et qui se propage aux bâtiments résidentiels de l’Esplanade. À l’entrée monumentale du campus sur l’avenue du Général de Gaulle, la fontaine est investie par une communauté de robots aquatiques autonomes qui s’animent et interagissent aux pieds de la statue de Pallas Athéna sculptée par François Cacheux.
Enfin, installé au cœur du campus, une architecture mobile de grande envergure accueille le centre névralgique de ce Jardin d’Hiver. Dans ce dôme géodésique conçu par le collectif AV-Exciters et coproduit par L’Ososphère : des ateliers sonores et workshops, des performances, des temps conviviaux et connectés à travers l’Europe, des conversations publiques. Jeudi et vendredi, une Cabane conversatoire réalisée par Ramona Poenaru et Gaël Chaillat de la compagnie Des châteaux en l’air, participe de la mise en scène du Café Conversatoire et accueille la webradio éphémère conversations.radio. Samedi et dimanche, le dôme se fait écran et écrin pour un programme de projections immersives à 360°.