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COSMOS DISTRICT

Billet, Billet focus

Cosmos District : un district pour habiter le cosmos.
Ce Cosmos District joue de la figure de la station habitée hors-Terre pour l’inscrire et la situer dans l’environnement urbain multi- séculaire de notre ville. Il provoque ainsi une superposition et articulation de repères sensibles (visuels, sonores, gustatifs…).

Le Cosmos District s’essaie ainsi à interfacer notre quête d’habiter intimement la merveilleuse mosaïque de voisinages immédiats que la ville nous offre avec l’infini champ de perspectives qui nous immerge : faire situation dans l’espace public, ainsi redessiné par une écriture singulière et située pour provoquer des «instants de ville» à partager par les habitants et habitantes, dans une relation de voisinage fructueuse et apaisée. Ce Cosmos District est pensé à la fois pour faire signal et proposer un processus expérimental, poétique, sensible et créatif
à habiter ensemble, une situation pour croiser les points de vue. Il s’agit d’y regarder ensemble cet ailleurs qui dit tant de notre manière d’habiter La Terre et ses territoires et pointe singulièrement les enjeux de son nécessaire renouvellement.
Nous projetant à l’échelle du Cosmos, décentrant de manière poétique notre rapport à notre
manière de fabriquer la ville et de l’habiter, il déploie ses bâtiments conteneurs, architectures éphémères et expérimentales – dont certaines issues de la recherche spatiale – pour faire voisiner les artistes, les acteurs et actrices de la fabrique de la ville et la filière du spatial autour d’un questionnement: « qu’est ce qu’habiter ? »Dans un double voisinage de proximité et d’absolue perte d’échelle, sa programmation interroge notre rapport au Cosmos et à la ville, depuis nos intimes espaces intérieurs jusqu’à la place publique.
Les œuvres – souvent numériques, les performances, Labs et Cafés Conversatoires y offrent une réserve de clefs de perceptions et de regards décentrés sur Le Cosmos – cet élément central et commun de notre paysage qui est également source d’inconnu, d’inspiration, de prospective. Cette exposition collective, internationale et interculturelle prolonge ainsi, en situation publique, le questionnement né dans la création. Elle offre de partager un regard sur cet « ailleurs » à la fois si loin et si proche, tellement commun et singulier à chacune et chacun d’entre nous et propose d’en nourrir notre manière d’aborder les enjeux du renouvellement de nos modes d’habiter la Terre, le monde et l’époque. Elle alerte également sur les dangers, déjà présents, d’une exploration qui verserait de manière irresponsable dans l’exploitation et la colonisation, oubliant de se soucier des conséquences de ses actes. À travers ces œuvres, il est ainsi question de paysage visible et invisible, de Très Grand Paysage et d’Intra-Paysage, de perception, de représentations, de projection, de la manière dont nous prenons conscience que la Terre que nous habitons fait partie
intégrante du Cosmos. Habiter la Terre, c’est habiter le Cosmos; habitons le Cosmos pour mieux habiter la Terre. Par l’émotion artistique et la réflexion partagée, ce décentrage nous projette dans cet éventuel « habiter ailleurs » extra-terrestre mais, surtout, nous aide à renouveler notre regard sur notre manière d’habiter ici et maintenant et de fabriquer l’habiter ici et demain. En nous débarrassant d’une série de réflexes ou figures à priori imposées, envisager d’habiter «ailleurs » nous ouvre en effet des perspectives pour envisager comment mieux habiter la Terre. Le cœur de ce Cosmos District vient spectaculairement s’inscrire dans la Cathédrale de Strasbourg! En effet, dans un geste inspiré de la Ballade à La Lune d’Alfred de Musset et par le biais de l’installation
Museum of the Moon de Luke Jerram, la Lune, en invitée d’honneur, flotte dans la nef de la Cathédrale pour accueillir à ses pieds
une situation de contemplation et d’Instants de Lune. Cette Lune – tellement intime que nous l’appelons «La Lune » – incarne l’Espace dans notre paysage commun de terrien ; par ce geste, elle vient habiter cette cathédrale, tellement intime que nous l’appelons «La Cathédrale » et qui, au cœur de la cité, nous amène à considérer le temps dans un vertigineux apaisement.
www.ososphere.org/2021/