Présentation
Partant de sa pratique du dessin, le travail de Boris Labbé se place sous le signe de l’hybridation, combinant l’utilisation des techniques numériques de l’image en mouvement et celles particulières au cinéma d’animation. Cette approche, entre tradition et innovation, forme un langage original et bouillonnant, enclin à l’improvisation et au calcul des probabilités, questionnant la problématique de la représentation, le rapport de la peinture au cinéma, de la musique à la danse, du corps à l’animal, au végétal, au minéral.
Ses vidéos tendent à sortir du schéma spatio-temporel qu’impose le cinéma classique ; régies par la notion de cinéma élargi ses œuvres ne sont pas seulement vouées à la projection dans la salle de cinéma mais tendent vers d’autres formes, notamment installatives. Boris Labbé crée un cinéma sans prise de vue directe, sans acteur, sans personnage, sans dialogue, et dont la narration, souvent dilatée, reste ouverte à l’interprétation du spectateur. Cet apparent minimalisme ouvre la voie vers les maximums, chaque projet cherchant son point culminant jusqu’à une certaine forme d’épuisement des moyens filmiques mis en œuvre.
Le travail de Boris Labbé forme un cinéma des multiplicités. La boucle, la répétition, la représentation, les collages, les patterns, les métamorphoses, le mouvement perpétuel, ainsi que les citations constantes à l’histoire de l’art, à la littérature et à la philosophie, sont devenus des ressources incontournables de son langage audiovisuel.