Investissant le jeu pour la mise en jeux, Thomas Lasbouygues propose des interventions contextuelles, qui s’activent par la construction de personnages fictifs donnant vie à un dispositif illusionniste. Le spectateur voyage au centre de son univers, il est immergé au sein de flux d’informations qu’il peut juger vraies ou fausses, tragiques ou naïves, idiotes et poétiques… rien de très différent de ce qui se joue sur les écrans, si ce n’est le geste de l’artiste !
Cette vidéo contemplative de 15 minutes est une fiction construite par la technique du «found footage», principalement constituée de diverses sources vidéos prélevées sur internet pendant le confinement de 2020, notamment issues de webcams ou de caméras de vidéosurveillance. On y découvre un monde familier (villes, villages, grands espaces, paysages) déserté et débarrassé de l’humain. Une nature morte où nous contemplons notre propre absence. Les villes deviennent des architectures inoccupées, abandonnées, pétrifiées : des ruines de notre civilisation contemporaine. Les images évoquent et convoquent les films de science-fiction et postapocalyptiques. Les images vidéos sont traitées comme des vanités, en plans fixes. Ainsi le temps est comme arrêté. Cette absence humaine nous intrigue, nous apaise, nous fascine ou nous angoisse. Cette vidéo est un témoignage du confinement, mais aussi une sorte de miroir qui questionne notre place de spectateur, à la fois regardeur et opérateur actif, ou encore fenêtre sur un passé et un présent à venir, depuis laquelle nous adressons nos questions sur l’avenir : quitter la terre mais où atterrir ? Faut-il chercher un autre monde ou prendre soin de celui que nous habitons ?
Adresse: Quartier Laiterie
